Zabou the terrible

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jeudi, février 12 2015

L'enseignant est sorti ou est resté pour semer ?

http://media.paperblog.fr/i/466/4668047/dernier-heros-republique-prof-pffeuh-L-IaTbIz.jpeg

Il est 20h30 quand le professeur rentre, un peu harassé(e) de sa journée. 

Avoir enseigné,
avoir corrigé des copies,
avoir parlé,
avoir crié,
avoir puni,
avoir écouté,
avoir partagé,
avoir échangé,
avoir rencontré (ou pas) les parents des élèves sa classe. 

Des heures, les bêtes et simples heures de travail d'une journée...
Des heures parfois en apparence arides, malgré ici ou là, ces petites lueurs d'espoir...
Que bâtit-on ? Bâtit-on ? 

Bâtir ? Semer, plus probablement. 

Des heures à semer, à travers nous, malgré nous parfois,
Il est difficile d'évaluer le résultat :
En fait, c'est carrément impossible.
Mais semer, inlassablement, sempiternellement,
Dans l'espérance, dans la confiance,
Cette inextinguible confiance du semeur en ce qu'il ne maîtrise pas,
Sous et dans le doux regard du Semeur divin. 

lundi, février 2 2015

Fête de la Présentation de Jésus au Temple

Laudes en solitaire, un café brûlant sur le bureau, en contemplant le jour doucement se lever ; 

Sortie éreintante mais si belle au Louvre avec mes piou-piou de 6èmes si "inhabitués", si émerveillés ; 

Vêpres de la fête, priées dans la simplicité avec un grand ami prêtre ; 

Messe lumineuse, dans tous les sens du terme ; 

Soirée crêpes à dimension inhabituelle avec des amis. 

 

http://www.lexilogos.com/images/cierges.jpg

 

Est-il besoin d'autre chose pour chanter avec Syméon : 

"Car mes yeux ont vu le Salut

Que tu préparais à la face des peuples ; 

Lumière qui se révèle aux nations...

Aux nations, à chacun de nous, en fait, 

Y compris dans l'ordinaire des jours mais où, l'esprit peut-être rendu plus aux aguets par la fête liturgique, nous chercons à mieux capter la Lumière... 

Lumière que Tu nous offres, 

Pour que nous l'offrions  à notre tour ; 

Merci Seigneur. 

mercredi, janvier 28 2015

Silence et justesse de ton

http://www.liturgiecatholique.fr/local/cache-vignettes/L162xH135/arton876-78f16.jpg

 

Enterrement ce jour,

Deuxième en une semaine :

Il est des temps plus joyeux…

Mais cette fois d’un voisin.

 

Temps des témoignages au début,

Temps privilégié aussi pour connaître, pour prier,

Pour celui qu’on ne connaissait que par des discussions – certes parfois longues et belles – dans l’escalier.

Beaux témoignages justes, nombreux et touchants de la famille, profondément remuée par ce décès brusque, soudain, l’ayant laissée désemparée.

Et puis, à la fin, un témoignage d’un collègue du défunt…

D’un collègue peu habituel dans une église :

Athée, anticlérical, politisé et autres choses ayant de l’affinité.

 

Il ne s’agit pas de critiquer les athées, les anticléricaux, ni les francs-maçons ;

Comme tant d’autres, j’en fréquente au quotidien, j’en ai jusque dans ma propre famille et, en fait, j’ai beau ne partager aucunement leurs opinions, je les aime bien, je les aime tout court même, car je crois foncièrement que la différence est richesse ;

Mais il est question ici d’opportunité, de lieu, de temps.

 

Quand un témoignage se transforme en tribune politique,

Quand un témoignage se transforme en critique virulente de la religion,

Quelque chose de l’ordre d’un malaise s’installe.

Quand un témoignage, lu à l’ambon, clame notamment « ne laissons pas les religions prendre le pouvoir », alors qu’il est ici, devant, le corps d’un homme et devant une famille ayant choisi des funérailles chrétiennes pour l’un des leurs,

Il y a quelque chose qui ne résonne pas juste :

Maladresse ?

Malaise, mal-être.

 

Dans ce discours, le mot « laïcité » cachait un anticléricalisme crasse : c’était le droit de cet homme…

… Mais ce n’était pas le lieu, ni le temps de clamer ceci.

Et à l’heure où la « laïcité » a tendance à être mise à toutes les sauces, il serait bon dans le fond, elle qui dit si souvent aux religions de rester chez elles (c’est un autre débat !), qu’elle apprenne à respecter ces lieux, ces espaces, ces temps qui leur sont propres.

 

Pourquoi vouloir créer du conflit un jour où il est seulement question de prière ?

Pourquoi dire sa haine à peine masquée de la religion chrétienne par des mots que nous entendons déjà si souvent ailleurs dans nos vies ?

Convaincre des adeptes ? Laissez-moi rire !

 

A ce même ambon, ensuite, j’ai proclamé la Parole de Dieu qui parlait d’Espérance ;

Et puis, le prêtre qui célébrait a fait de même avec l’Évangile.

En proclamant ces mots auxquels je crois et que je voulais dire de la part du Seigneur notamment à la pauvre mère du disparu, j’avais le cœur encore plein de ce malaise.

 

Mais je suis restée sur ce mot d’Espérance, sur ce doux mot-là ;

Ce doux mot qui allait plus loin que les silences figés, pétrifiants, glacés d’une assemblée peu habituée à prier,

Ce doux mot qui allait surtout plus loin que la mort,

Ce doux mot qui porte, en germe, tout un monde pacifié en lui. 

En Lui. 

jeudi, décembre 18 2014

L'Avent presque malgré moi


C'est drôle, j'ai eu l'impression de vivre un Avent TGV : course, course, course... Sur tous les fronts, sur tous les plans. 

Dur de laisser libre le temps pour Lui, partant dur de laisser se creuser le désir de Sa venue alors même que je trouve si juste cette hymne que propose la liturgie des heures pour l'Avent "voici le temps du long désir". 


Voici le temps du long désir 
Où l'homme apprend son indigence
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres. 


Parce que, restant riche de trop de choses, je ne sais être pauvre qu'en temps ? 

Te le laisser, te le donner ce temps, 

Même petit, même infime, 

Même volé, même lutté, 

Te le laisser emplir d'éternité, 

Flammèches d'étincelles, 

Susceptibles d'allumer le reste en Toi. 



Flammèches d'étincelles, oui, 

Et, alors qu'on pensait avoir raté notre Avent en arrivant à la semaine préparatoire à Noël, celle qui se chante en Ô, 

On s'aperçoit d'une profondeur insoupçonnée en soi, 

D'un désir de Dieu qui a appris à se laisser creuser dans les trous d'emploi du temps laissés, donnés, 

Temps offert à Ton action où, justement, en envers, Tu laisses paraître notre pauvreté - que cela à Te donner ? - 

Où Tu creuses ce que nous T'offrons, 

Pauvres riens ou maladroits instruments, pour créer en nous un espace libre pour T'accueillir : 

Il est petit, mais il est à Toi, 

Creuse-le encore et viens Seigneur Jésus ! 

vitrail de Taizé

mardi, décembre 2 2014

Adorez-Le, bénissez-Le

 

C’était hier : commencer tôt la journée par un temps d’adoration, la finir par une heure syndicale dans mon établissement.

En mettant en route ma voiture pour rentrer chez moi, complètement explosée de fatigue par la longue journée, je pensais à cela et j’ai souri tant cela pourrait sembler incohérent à simple vue « mondaine ».

 

1h d’adoration, en silence : le cœur qui babille ses multiples cris, ses multiples intentions, ses multiples louanges, ses multiples demandes de pardon, ses multiples « j’essaie de T’aimer » ;

Et puis le cœur qui tente aussi de rester en silence, à écouter, à recevoir.

 

Au milieu : des cours. Enseigner, faire grandir, au mieux.

 

1h d’heure syndicale, « en bruit » : les bouches qui parlent, qui râlent, qui s’exclament, qui murmurent, qui interrogent ;

Temps nécessaire du débat, pour améliorer, ensemble.

 

Du silence à une progressive cacophonie ?

Quelque chose comme une harmonie.

 

Hier, j’ai eu l’impression que quelque chose d’essentiel dans ma vie de chrétienne s’était fait sentir très concrètement ;

Hier, il n’y avait aucune incohérence, mais, au contraire, une profonde cohérence ;

Certes, c’est impossible à réaliser tous les jours sans aménagement d’emploi du temps,

Mais cela permet de toucher, un peu mieux, cette profonde réalité de notre vie chrétienne que, sans Lui, nous ne pouvons rien faire.

S’exposer à Lui pour rester au plus proche des hommes.

Recevoir, se recevoir de Lui, chaque matin,

Pour se donner, Le donner, chaque jour, à nos frères humains.

 

 

 

vendredi, novembre 21 2014

Notes d’au-delà des notes

 

Remettre les bulletins, c’est toujours un peu éprouvant : non seulement parce que cela se termine toujours tard, avec des discussions interminables mais surtout parce que ces discussions ne sont jamais tout à fait légères.

 

L’an dernier, la première fois, j’avais fait le trajet retour avec de grosses larmes qui me roulaient sur les joues : j’avais été émue, j’avais été touchée au plus profond, de toucher moi-même du doigt la vraie pauvreté, celle dont on entend si souvent parler et celle qu’on connaît si peu, si mal, si partiellement.

 

Depuis, j’ai appris, un peu… mais ces rencontres sont déstabilisantes car on ne sait jamais ce qui va se passer : mystère de toute rencontre allez-vous me dire, oui, mais il y a aussi la particularité de travailler en milieu populaire et galère quand on vient soi-même d’un autre milieu.

 

J’apprends à me laisser déstabiliser,

En fait, j’apprends à me laisser rencontrer :

Dans la joie ou la détresse… il y a de tout, rien de programmé.

 

L’autre soir, ils étaient là tous les trois,

Il y avait le fiston et les deux parents, ce qui n’est pas si fréquent,

Le p’tit gars sympa aux résultats faiblards : quelques efforts par ici, d’autres par là, mais c’est encore en deçà.

Des sourires de part et d’autre néanmoins et puis cette voix du papa qui s’éleva : « Il faut qu’il comprenne que c’est maintenant que ça se joue… Pas que son métier ! Il peut découvrir plein de choses ici et c’est cela le plus important ! Moi, je n’ai pas essayé à l’époque… comme je regrette ces portes fermées. »

 

C’était un peu défaitiste mais c’était dit avec tant de justesse et d’humanité que j’ai presque eu envie de les prendre dans mes bras tous les trois, prise de compassion,

Je me suis contentée d’acquiescer, de sourire doucement et de prier en les raccompagnant, puis encore le soir.  

Et dire que certains se demandent encore pourquoi on fait un tel métier… !

  

mardi, novembre 4 2014

Table poétique de conjugaison

Sur mon bureau, un délicieux mélange de genres qui se mêlent et s'additionnent... 

Mais peut-être cela revient-il, finalement, à conjuguer de concert les verbes vivre et aimer ? 

... ut in omnibus glorificetur Deus ! :) ... 

samedi, octobre 4 2014

Comme une fête de feu, comme un feu de fête

 

Certains soirs, certaines dates, certains jours sonnent curieusement dans notre cœur ;

Ou plutôt, non, ils résonnent comme une analepse[1] pas du tout insidieuse :

Ils n’ont pas non plus la saveur d’une madeleine de Proust car ils sont bien plus forts que tout cela ;

Ils conservent au fil des ans le caractère indélébile d’une brûlure.

 

C’était un jour de pluie cette année-là ;

Il y avait eu une confession et une absolution,

Il y avait eu une parole posée,  

Il y avait eu des larmes,

Il y avait eu une joie sans pareille.

 

Quand des paroles font entendre la Parole ;

Puis quand la Parole prend feu ;

Tu te trouves soudain un peu comme Moïse face au buisson ardent : imbécile ne sachant que faire, surpris et tellement pas à la hauteur que tu as envie d’enlever tes sandales avant même qu’on ne te le demande ;

Tu te trouves soudain follement aimé : et les mots que tu avais entendus pourtant depuis des années, que tu connais par cœur, ne sont plus les mêmes ;

Tu es aimé et c’est Sa voix que Tu entends dans s/c/Ses mots ;

Ce ne sont plus des paroles vagues et impersonnelles :

Tu sais que ta vie de foi est devenue infiniment personnelle et, surtout, infiniment relation.

Il y a des jours où, plus que d’autres où Il t’échappe (en apparence !), eh bien, même si cela fait pompeux de dire cela, tu sais que Tu as rencontré Dieu.

 

Ce jour sonne un peu différemment pour moi cette année maintenant que celui qui m’avait alors donné le pardon du Seigneur est reparti vers Lui, justement ;   

Mais ce qu’il m’avait transmis ce jours-là, c’étaient en quelque sorte les lettres de Son Nom, lettre(s) d’Amour entre toutes, qui sont restées gravées sur mon cœur et dans ma mémoire depuis ;  

Mais la route continue, et tout spécialement demain,

Car « un jour de plus se lève, Jésus en moi veut le vivre ». (Madeleine Delbrêl)

 

 



[1] Un flash-back si vous préférez mais le terme est moins élégant. 

mardi, septembre 30 2014

Temps court, temps favorable

 

Un mois de plongée dans un projet pédagogique expérimental ;

Un mois peut-être plus que d’habitude au service des élèves ;

Un mois de tâtonnements, de recherches, un peu de galère quand même ;

Un mois de fatigue, il est vrai, malgré les belles joies qu’il a pu offrir ;

Un mois et encore deux semaines d’un rythme soutenu (non pas jusqu’aux vacances mais jusqu’à la fin d’une de nos nouvelles « périodes ») ;

Un mois et une très proche inspection en prévision ;

Un mois à courir, sans peu de temps pour regarder le chemin doucement et y souffler le long…

 

Mais Toi, Tu me redis toujours que c’est maintenant le « moment favorable »,

Que c’est hic et nunc que Tu me veux, que Tu viens me rencontrer,

Et cela change tout.

 

mercredi, septembre 24 2014

Au cénacle, entre-deux

 

C’est avec amusement que je remarquai en arrivant à destination que le vélo du prêtre avec qui je me rendais à cette rencontre et le mien étaient de la même marque : btwin[1].

 

C’était amusant non pas parce que je voue un amour particulier à cette marque mais parce que, cette rencontre, elle était justement particulière : elle était un peu à l’image de ces vélos. Chrétiens dans l’Enseignement public (CdEP)… Des « betweens » ? Des infiltrés ces chrétiens, un peu dans les deux camps, à moins qu’ils n’aient une jambe dans l’Église et une jambe dans l’enseignement et qu’ils ne soient un peu perdus ? C’est vrai qu’ils ne sont pas si nombreux et qu’ils se sentent parfois minoritaires d’un côté comme de l’autre, c’est-à-dire dans leur paroisse comme dans leur établissement scolaire. Pourtant, comme ces vélos b'twins, ils sont en réalité de vrais passe-partout, dans les rues comme dans les chemins de traverse ! Mais bien sûr, un vélo, ça s’entretient.

 

Alors, comme entretien, j’ai découvert une soirée de la vie de cette équipe de CdEP : un temps fraternel, d’échange(s) autour d’une bonne table et de lectio. Importante la lectio 

 

Parole qui doit guider nos paroles, surtout quand il s’agit des Actes des Apôtres, ce vaste temps de l’Esprit Saint qui se donne en réalité, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, dans notre « temps ordinaire » liturgique mais pas que.

Parole qui forme nos mots pour prier, pour louer, pour confier…

Parole qui fait finalement de nous non pas des ‘entre-deux’ mais des êtres pleins d’e/Esprit, au choix, avec une option préférentielle pour la version avec majuscule qui n’empêche pas non plus la première… et donc doublement la joie !

 



[1] Poke le fondateur des DiMails ! 

samedi, septembre 20 2014

Synode pas sy-simple

 

« Lobby or not lobby ? »

C’est en ces mots que s’annonce, que s’écrit désormais le futur synode sur la famille. J’en suis triste.

 

Synode sur la famille donc… Et l’on transforme cela, trop abusivement, dans la presse et ailleurs – et, donc, dans les esprits de milliers de personnes – en un vaste jeu : « pour ou contre la communion aux divorcés remariés » ?

 

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mercredi, septembre 17 2014

Liste d’en-vie

 

Peiner à se lever à la première sonnerie du réveil ;

Esquisser ce vaste signe de croix sur moi en baillant ;

Sentir la saveur brûlante et amère du thé revigorant s’écouler doucement dans ma bouche tandis que la vapeur qui en sort est à l’image de mon esprit ;

Murmurer une prière laudative un mot trébuchant sur l’autre ;

Se rater et se coller encore du dentifrice partout sur le bas du visage ;

Faire vrombir le moteur de la Zaboumobile ;

Écouter le silence, y prononcer des prénoms in pectore puis chanter ;

Les accueillir ;

Les surveiller faisant leur contrôle, répondant à la question de celui-ci, réprimandant la tentative de bavardage de celui-là, sourire à une pitrerie ;

S’enchanter devant La Fontaine avec les plus jeunes ;

Écouter une question, répondre, puis une autre, puis encore une autre, puis encore une autre puis… stop ! ;

Faire pleurer une 6ème puis, à la fin du cours, l’aider à se relever ;

Partager un repas ;

Regarder en souriant son courrier ;

Se réunir à l’évêché pour préparer de futurs beaux moments ;

Passer un quart d’heure à glandouiller ;

Corriger des copies ;

« Vespériser » devant le tabernacle puis prier pauvrement en silence, tête posée sur le dossier de la chaise de devant ;

Préparer un cours, un peu mieux ;

Se marrer avec la pharmacienne ;

Tchatter avec l’un, répondre au mail d’un autre ;

Prendre le temps de se poser pour dîner ;

Finir ce truc-là qui traîne ;

Corriger des copies ;

Bouquiner, travailler, prier…

 

Tout ce qui fait l’ordinaire d’une journée : une simple liste…

Tout ce qui ne mériterait pas d’utiliser de l’encre, même numérique,

Mais qui, parce que cela est écrit en encre de Vie, le mérite et a son prix,

Parce que Tu y es présent, dans les pleins et les déliés,

Et que, si l’on T’y cherche, on y découvre subrepticement des traces, même toutes petites, de Ta présence, à chaque instant, même là où Tu semblerais a priori le plus absent.

 

samedi, juillet 5 2014

L'habit ne fait pas le pèlerin


Bref, ce qui compte dans tout ça, c'est l'épaisseur ! 


mercredi, juillet 2 2014

The way, my way, on the way

Hasard du calendrier : j'ai vu enfin il y a une dizaine de jours le film The way et, ce soir, je dînais avec un ancien pèlerin du chemin de St Jacques, avec qui j'ai partagé les ultimes étapes l'été dernier. Forcément, en plus arrivés le même jour, cela a créé un lien très fort entre nous. 

Ça m'a fait repenser à cette séance de visionnage à propos de laquelle je reste dubitative : bien sûr, les paysages sont beaux et certaines situations me rappellent des souvenirs mais, bien sûr aussi, l'histoire est dégoulinante de bons sentiments bien qu'on ne puisse, évidemment, juger des motifs. 

Enfin, oui, il y a de tout sur le Camino et les pèlerins viennent avec ce qu'ils sont, c'est-à-dire portant des histoires plus ou moins simples en eux-mêmes en plus de ce qu'ils portent matériellement dans leurs sacs. Mais il n'y a pas que des "cas", il n'y a que l'extraordinaire de chaque vie ; mais surtout, il n'y a jamais une course à qui saura le grand secret de l'autre, il n'y a que le compagnonnage de jours partagés. 

Ce qui est beau sur le Camino, justement, c'est que, plus qu'ailleurs, chacun respecte la part de mystère que l'autre porte en lui. Seul le pèlerin choisit de révéler ceci ou cela. J'ai personnellement toujours été mal à l'aise face aux personnes qui me demandaient le motif profond de ma marche (d'ailleurs il s'agit souvent de personnes qui commencent juste leur Camino) et ceci pour deux raisons : d'abord parce que c'est éminemment personnel et ensuite parce que, exactement comme pour notre sac et nos affaires, il y a un dépouillement en cours. On pourra toujours arguer de plein d'arguments au départ parmi lesquels il y a notre vrai motif de fond : mais celui-ci va subir une cure drastique et se trouver tellement dépouillé de tout ce qui est superficiel qu'il aura peut-être une apparence radicalement différente de celle du départ. Ce fut mon cas. 

Ce soir donc, j'ai revu l'ami Y. Avec Y., on ne connaît pas exactement LE motif qui a fait respectivement entreprendre à l'autre ce pèlerinage même si nous en avons l'un comme l'autre saisi des bribes. Ce que je sais, c'est qu'Y. a radicalement changé de vie après ; ce que je sais, c'est (ce) que j'ai mûri sur ce chemin effectué au fil des années. 

The way en reste à la représentation d'instants durs de vie ; 

Le Camino "en vrai", c'est du tout mêlé : du dur, du triste, du joyeux et du comique, 

Le Camino "en vrai", c'est un instantané de vie pour rester et être plus "on the way" ou plutôt "on your own way" et ça, c'est son plus grand secret ! 

      

mardi, juin 17 2014

An un mot

 



Lire leurs fiches de bilan personnel d’année et, notamment cette première question : « et si j’avais à résumer mon année en un mot, ce serait… ? »

 

Souvent, c’est difficile et ce n’est pas « un » mot mais plusieurs. Mais, pour ceux qui ont respecté la consigne, les termes oscillent entre « bien », « normale » et, malheureusement « nulle ». Je reste frappée, comme toujours, de leur manque de confiance en eux-mêmes dès qu’il s’agit de parler d’eux et non plus de fanfaronner en classe et entre eux.

 

Cela me rend assez triste et, Tu sais, Seigneur, finalement, c’est peut-être cela qui me ramène le plus à Te prier pour eux.

 

Et puis, à côté, il y a ce beau « merci » qui claironne et tous leurs récits, plus ou moins éloquents, de leurs découvertes, de leurs défaites, de leurs joies, de leurs difficultés.

 

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En tout la paix du cœur

 



Les jours s’allongent, le temps se fait court ;

Les heures s’égrènent avec chaque classe, descendent sous la dizaine ;

Le travail, la to-do list se font montagne monstrueuse.

 

La mi-juin signe la bascule dans la fin d’année,

Dans ses presses, dans son soleil, invitation à la paresse,

Dans la fatigue des semaines accumulées.

 

Et même dans ma prière, les intentions se font nombreuses mais surtout sont bien lourdes… il y faut bien l’Esprit Saint pour les élever car j’en serais encore plus incapable que d’habitude !  

 

Il y a du stress et ce qu’il faut de fatigue.

Mais il est, au-delà, une paix de l’inachèvement des choses,

Mais il serait presque une paix des mails accumulés en retard,

Mais il est une paix de l’office prié quand même juste après avoir jeté un coup d’œil inquiet à sa montre,

Mais il est une paix des oraisons qui se finissent à moitié endormie, quand même.

 

Quand même.

 

Car, au plus profond des cavalcades effrénées, il y a cette paix, cette paix-là :

Elle a la saveur du silence, des retrouvailles, du cœur-à-cœur de profondeur,

Elle porte, ô combien, la saveur de tout ce qui émaille le quotidien,

Mais cette paix-là, elle diffuse à tout à son tour, la saveur du divin,

Portant Son empreinte et nous faisant y deviner, dans ce quotidien, la marque de Son pas.

 

 

samedi, juin 7 2014

Pour que tout feu tout flamme

 

 

 

La question était systématique et finalement très légitime ; depuis ces derniers mois, elle s’est malheureusement souvent muée en incompréhension ou en plainte douloureuse me concernant.

- Comment ? Toi ! Toi, catholique si à fond, tu travailles dans l’enseignement public ? »

Horreur, enfer, damnation et toutes les vieilles chaussures de Satan !

 

En général, cela finit par passer en expliquant que oui, que c’est un choix, un vrai. Mais là, récemment, j’ai eu droit à un complément : « Mais tu es en ZEP en plus !!!! Tu es une vraie martyre ! »

 

Dans le fond, c’était gentil et plein d’inquiétude pour ma personne. Mais c’était utilisé dans le sens de celui qui meurt : or, quitte à utiliser ce terme, j’aimerais que ce soit avant tout dans le sens étymologique de celui qui témoigne (ce qui peut aller jusqu’à ce genre d’extrémités, certes).

 

Le christianisme, rappelons-le, ce n’est pas le masochisme. Le christianisme, c’est avant tout une fabuleuse histoire d’Amour entre Dieu et l’humanité, histoire d’amour dans laquelle nous avons chaque jour plus à entrer, hommes tournés vers Lui.

 

Là encore, cela fait poncif éculé mais pourtant c’est vrai. Cette fabuleuse histoire, elle est contée dans l’Évangile. Et l’Évangile, ce n’est pas le pays des bisounours, cela passe par la croix, par l’exigence : parce que l’amour vrai – comme la vie - n’est pas un long fleuve tranquille comme dirait un fameux film.

 

La Parole est belle, elle enchante mais elle est aussi « tranchante comme un glaive », l’Évangile ne se contente pas de demi-mesures : c’est l’Amour, c’est la Vie, à l’état brut, à l’état de croix. Or, chrétiens, nous sommes appelés à être contemporains de l’Évangile, c’est-à-dire à être du même temps que ces paroles, c’est-à-dire à les vivre et à être au même tempo aussi, ce qui peut parfois déranger.

 

La radicalité évangélique, je postule, je suis sûre qu’elle est la même qu’on soit prof en ZEP ou dans l’enseignement catholique, qu’on soit moine dans un monastère, qu’on soit pape au Vatican.

La radicalité évangile, elle se vit dans la conversion du quotidien pour chacun là où il est, là où il est appelé : pas dans un ensemble de lieux, bien précis, bien délimités, bien fermés.

 

Prof catholique en ZEP, je suis toujours comme entre deux. Le week-end, dans mes temps libres, dans mes engagements, je côtoie mes frères chrétiens ; en semaine, au travail, je côtoie mes collègues que j’aime tout aussi profondément souvent athées ou agnostiques. Je côtoie d’un côté – même s’il y a plein d’exceptions – des gens plutôt très à droite, de l’autre – même s’il y a aussi des exceptions – des gens plutôt très à gauche. Il y aurait parfois de quoi devenir fou à entendre des discours si différents.

 

Je n’ai pourtant pas deux vies. Ma conversion, elle est aussi de me laisser recentrer, partout, sur l’Évangile. De laisser mes frères chrétiens m’appeler à un christianisme plus brûlant ; de laisser mes frères collègues me faire découvrir toujours plus la palette variée de l’humanité. Et, moi, d’être cohérente, partout. Dans un catholicisme ni triomphal, ni triomphant mais un christianisme se laissant toujours déplacer vers plus de justesse.

 

Cette grâce de la conversion pour vivre la radicalité évangélique là où je me trouve, je ne peux que la demander dans la prière, mon ancre de stabilité profonde dans le Seigneur.

 

… je n’ai donc rien d’une triste martyre, souffrant de la situation ! Je trouve le challenge beau et humain, afin que le Seigneur transparaisse dans ma vie, en ZEP, comme ce doit tout autant être le cas dans l’enseignement privé : il n’y a pas de différence, sinon, simplement, dans les circonstances.

 

Justement, la Pentecôte peut aussi être l’occasion de tendre nos mains nues vers le Seigneur et de Lui demander, et de laisser Son Esprit inonder nos vies.

 

jeudi, mai 29 2014

Ascension (et le reste)

 

Douleur d’une disparition sensible,

Arrachement des entrailles quand il va partir,

Celui qui vous a annoncé la Vie.

 

Tristesse d’un cœur chaviré à cette idée,

Et pourtant, promesse du Seigneur :

« Je ne vous laisserai pas orphelins ».

 

Même dans le malheur, choisir d’être disciples,

Ne plus regarder vers ce qui ne sera bientôt plus

Mais rester tout l’être tourné vers cette grande aspiration au Ciel ;

 

Pour écouter la Parole résonner dans le silence,

Pour recevoir l’Esprit Saint venant au secours de notre faiblesse,

Pour entendre l’Invisible te murmurer : « allez »,

Pour se laisser, même là, envoyer.

 

mardi, mai 6 2014

De l’amour dans le grave relou et autres considérations correctrices

 

Ô ma joie Christ est ressuscité (non, enfin, oui mais ce n’est pas le sujet ici), j’ai récupéré pour ce week-end un lot de ces charmantes choses appelées brevets blancs. J’y ai passé du temps, encore du temps, encore encore du temps et… je n’ai pas fini (même à ce moment précis où la fin pointe tout de même le bout de son nez).

 

Et alors ça, ô vous qui enviez le métier de professeur, c’est sans doute l’un des trucs les plus ennuyeux et chronophages de notre métier la correction d’examens blancs : une correction, c’est toujours long, mais encore plus pour un examen très « normé » où l’on corrige des élèves que l’on ne connaît même pas.

 

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jeudi, avril 10 2014

D’émois de Toi

 

A chaque fois, quand je prends une douche là-bas, je me rappelle des copains, d’une retraite ensemble et de ce délire-là d’imaginer, à chaque fois, les moines en train de suer à la tâche et de nous maudire quand nous avions besoin d’eau chaude ;

A chaque fois que je prends une douche là-bas, je pense à cela et j’explose de rire toute seule sous la douche.

 

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